Zoom
Sans titre (97070804)
1997
Valérie Belin
Photography
100 x 80 cm
tirage argentique
Pour éviter l’anecdote de la forme, et pénétrer ainsi au cœur des choses, le travail de Valérie Belin s’est cristallisé sur la photographie d’objets transparents (verres) ou réfléchissants (miroirs). L’enjeu principal en était la matière, et il est apparu qu’il existait une sorte de symbiose entre l’essence purement lumineuse de ces objets et la nature du medium photographique lui-même. Aussi, les photographies d’objets en verre ou de miroirs sont-elles moins des photographies d’objets que celles de leur spectre lumineux – la fixation sur la surface sensible de la lumière renvoyée par leur corps.
Il se dégage de ce travail un certain esprit baroque, dont les dernières séries réalisées à Venise, constituent l’aboutissement. L’objet miroir – sans naïveté aucune – est aussi présent dans ses dimensions évocatoires de perte, d’éphémère et d’absence. Ainsi cet objet narcissique ne reflète-t-il que lui-même, à l’infini, jusqu’à s’annuler. C’est pourquoi on a pu parler à leur sujet de memento mori ou de vanités. Néanmoins – l’objet étant assujetti à un processus d’objectivation sans compromis, où la représentation semble se retourner sur elle-même par trop d’insistance – le sujet philosophique qu’il statue est tenu à distance, désamorcé, dépouillé de son drame ; il se dissout dans la photographie.
Les photographies des miroirs vénitiens semblent glisser entre deux niveaux de sens dans un mouvement qui jamais ne se stabilise ; elles sont ce point de fragilité où la profondeur de l’allégorie rejoint la surface.
Pour éviter l’anecdote de la forme, et pénétrer ainsi au cœur des choses, le travail de Valérie Belin s’est cristallisé sur la photographie d’objets transparents (verres) ou réfléchissants (miroirs). L’enjeu principal en était la matière, et il est apparu qu’il existait une sorte de symbiose entre l’essence purement lumineuse de ces objets et la nature du medium photographique lui-même. Aussi, les photographies d’objets en verre ou de miroirs sont-elles moins des photographies d’objets que celles de leur spectre lumineux – la fixation sur la surface sensible de la lumière renvoyée par leur corps.
Il se dégage de ce travail un certain esprit baroque, dont les dernières séries réalisées à Venise, constituent l’aboutissement. L’objet miroir – sans naïveté aucune – est aussi présent dans ses dimensions évocatoires de perte, d’éphémère et d’absence. Ainsi cet objet narcissique ne reflète-t-il que lui-même, à l’infini, jusqu’à s’annuler. C’est pourquoi on a pu parler à leur sujet de memento mori ou de vanités. Néanmoins – l’objet étant assujetti à un processus d’objectivation sans compromis, où la représentation semble se retourner sur elle-même par trop d’insistance – le sujet philosophique qu’il statue est tenu à distance, désamorcé, dépouillé de son drame ; il se dissout dans la photographie.
Les photographies des miroirs vénitiens semblent glisser entre deux niveaux de sens dans un mouvement qui jamais ne se stabilise ; elles sont ce point de fragilité où la profondeur de l’allégorie rejoint la surface.
© Adagp, Paris, 2007
Valérie Belin
France
Born in 1964
Valérie Belin has a degree in philosophy of art from the École des beaux-arts in Bourges.
Since her first personal exhibition at the Xippas Gallery in 1998, she has exhibited her work regularly both in France and abroad—in New York, Cologne and Rotterdam, among others. Belin presents us with photos absent of any dramatization or affect, choosing as her subjects car scrapyards, crystalline objects, wedding gowns and inanimate faces.
Valérie Belin's work is strictly photographic, achieved without manipulation or staging, with perfectly identifiable subjects, treated via a clear protocol (close frontal vision, tight framing, no decor or context, highly contrasting black and white printing). Valérie Belin's portrayal of the photographed object is intensely radiograph, at the same time switching its appearance towards something else.
Valérie Belin chooses objects that she photographs for their "photogenic" quality, inasmuch as they are able to produce light, a clear, well-contrasting image, creating "a greater effect than the effect produced naturally".
In fact, she is only interested in subjects, the nature of which is closest to the photographic medium.
From dresses to pictures of brides, not forgetting car wrecks, mirrors, meat and bodybuilders, black women and shop window dummies, engines and Michael Jackson look-alikes, the artist uses them paradoxically by the manner in which she brings contradictory alliances into play between the image of an object suggesting a body and that of a disembodied body, transformed into an object.
Omnipresent in her entire work, it was initially there in an understated or even metaphorical manner and was later to appear in deliberately monumental clarity.
Valérie Belin chooses objects that she photographs for their "photogenic" quality, inasmuch as they are able to produce light, a clear, well-contrasting image, creating "a greater effect than the effect produced naturally".
In fact, she is only interested in subjects, the nature of which is closest to the photographic medium.
From dresses to pictures of brides, not forgetting car wrecks, mirrors, meat and bodybuilders, black women and shop window dummies, engines and Michael Jackson look-alikes, the artist uses them paradoxically by the manner in which she brings contradictory alliances into play between the image of an object suggesting a body and that of a disembodied body, transformed into an object.
Omnipresent in her entire work, it was initially there in an understated or even metaphorical manner and was later to appear in deliberately monumental clarity.
Artworks of
Valérie Belin
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